Kommunismus Wort

Zur Herkunft des Wortes "Kommunismus"

Kluge1: Kommunismus

«(< 19.Jh.). Als Schlagwort für 'staatliche Gütergemeinschaft' gebildet zu 1. communis 'gemeinsam' (s. Kommune). Als politisches Schlagwort seit 1840 in Frankreich (E. Cabet). Vermutlich über England nach Deutschland gekommen. ... HWPh 4 (1976), 899–908; Grundbegriffe 2 (1982), 455–529.»

Le Robert2: Communiste

"COMUNISTE adj et n., attesté dès 1706 comme adjectif pour «qui a le souci du bien commun», a signifié aussi comme nom, «membre d'une communauté»; ce sens existe asu XVIIIe s. et pendant la Révolution, parfois en concurrence avec communier n.m. (XIVe s.); il entre dans les dictionnaires avec Landais (1834). La valeur idéologique, «partisan de la communauté des biens», apparaît chez un correspondant de Restif, d'Hupay de Fuveau (1785, auteur communiste). Babeuf, en 1793, emploie communautiste (et Égaux), et Restif lui-même communiste (Monsieur Nicolas, VII, 14, 1797). Rare ensuite, le mot réapparaît chez divers auteurs dont Lamennais (1832); il est parfois synonyme de radical (1835) et on trouve républicain communiste (1839). En 1840, le premier banquet communiste (juillet 1840) diffuse le mot; le syntagme parti communiste, désignant un simple groupe d'opinion, apparaît alors, et Cabet en fait son étendard. Le mot, comme adjectif et nom, est alors usuel chez les théoriciens sociaux, tels Proudhon. Le rapport avec les emplois politisés de commune*, en 1789 puis en 1870, est évident. L'évolution sémantique ultérieure est celle de communisme."

Le Robert2: Communisme

"COMMUNISME n.m. apparaît isolément à la fin du XVIIIe s.; employé en allemand à propos de la Révolution française, Kommunismus (Riedel, 1794) semble isolé. Restif définit communisme dans Monsieur Nicolas (VIII) en 1797, sur le même plan que monarchisme ou anarchisme. Le mot reste inusité avant 1840 et le banquet communiste de Belleville (ci-dessus); il est alor bien attesté, notamment chez Cabet, qui l'emploie avec babouvisme, et chez Pierre Leroux (1841). ✧ Dès lors, communiste et communisme évoluent ensemble: intellectuellement, ils sont colorés par le marxisme puis le léninisme, et se définissent par rapport à socialiste, socialisme. ..."

Alain Maillard (nach Jacques Grandjonc)

Auszüge aus: « Communiste/Communisme avant leur usage marxiste. Quelques repères (d’après Jacques Grandjonc) » (von Alain Maillard3)

Entre le XIIe et le XIVe siècles : l’adjectif " communiste " émerge " [...] dans le courant révolutionnaire communal amorcé au dernier quart du XIe siècle et qui représente un des moments forts de la vie sociale médiévale, celui de la genèse de la bourgeoisie. Ainsi, outre " communier " et " communiste ", le français populaire possédait depuis les XIIe et XIIIe siècles une quantité de termes issus de l’adjectif plus ancien " commun " et de ses dérivés " commune " et " communal ", pour désigner dans la vie sociale, économique et religieuse tout ce qui avait trait à un usage ou à un droit collectif : entre autres " communables ", " communage ", " communaille ", " communalier " " communalité ", " communance ", " communer ", " communiquer ", " communeté/communité ", " communauté ", etc. ".

Sous l’Ancien Régime, l’adjectif " communiste " désigne, d’une part le système de mainmorte [↗ MainMorte], et d’autres part, divers droits d’usage spécifiques à l’organisation communautaire du village. Ainsi, à la veille de la Révolution, le marquis de Mirabeau appelle " communistes " les propriétaires d’une catégorie de biens fonds de mainmorte, inaliénables, comme les biens du clergé, des universités, des corporations d’arts et métiers, des institutions de charité... Et " communiste " sera prononcé pendant la Révolution pour qualifier les paysans de la communauté rurale disposant de droits d’usage (exemple : la vaine pâture).

Premier usage doctrinal en 1785 et 1797 : Victor d’Hupay et Rétif de La Bretonne emploient l’adjectif " communiste " pour désigner un type de régime économique et politique : d’Hupay l’aurait écrit dans une lettre adressée à Rétif de La Bretonne en 1785, pour définir le système de la communauté égalitaire. Quant à Rétif, auteur de récits utopiques, il a employé l’adjectif " communiste ", et même le substantif " communisme ", en 1797, pour nommer, avec une orthographe réformée de son propre chef, le " meilleur des Gouvernemens " ; lequel consisterait " à mettre en comun tous les produits, tant des champs, des vignes, des prairies, des bestiaux de toute espèce ; que les produits des metiers, des arts, ét des sciences : Desorte que Tout le monde travaillât, come On travaille aujourdhui, ét que Chaqu’un profitât du travail de Tous ; Tous du travail de Chaqu’un...[sic] ". Notons que la même année, Babeuf et Darthé sont exécutés sans qu’ils n’aient utilisé une seule fois l’adjectif et le substantif. Babeuf et ses compagnons ont organisé un " parti communiste réellement agissant " (formule de Marx énoncée en 1847) sans utiliser les mots " communiste " et " communisme ". À un moment donné (1793), il a qualifié les partisans de son système de " communautistes ", mais par la suite, il les appelle " Égaux ", sans doute pour mieux rassembler les révolutionnaires.

1835 : un réquisitoire de V. Poinsot, alors substitut du procureur du roi auprès du parquet du département de la Seine évoque " la formation d’une secte de Communistes ou radicaux " chez des militants issus de la Société des droits de l’homme et du citoyen (1832-1834).

À la fin de l’année 1839 : on peut lire dans le formulaire de réception de la Société (ou l’Association) des travailleurs égalitaires, un groupement de conspirateurs organisé à Paris et à Lyon, selon les méthodes de la Société des saisons de Blanqui et Barbès : " Tu es avec des Républicains communistes ". C’est à partir de cette date, soit quarante deux ans après la mort de Babeuf, et deux ans après celle de Buonarroti, que le projet politique d’instauration de la communauté égalitaire commence à être qualifié de la sorte. L’adjectif communiste se répand tout le long de l’année 1840. Les néo-babouvistes Dezamy et Pillot organisent le " Premier banquet communiste ", le 1er juillet 1840 à Belleville. 1 200 personnes sont présentes. L’adjectif " communiste " est prononcé à plusieurs reprises. L’expression " parti communiste " apparaît pour la première fois sous la plume d’un journaliste libéral, Lelleville écrit pour Le Courrier français du 3 juillet. Le nom " communisme " est aussi utilisé à partir de juillet 1840 (après le banquet de Belleville). De son côté, Cabet propagera avec efficacité ce nouveau vocabulaire durant la décennie. Les doctrines communistes des année 1840 (néo-babouvistes, icarienne...) ont toutes pour principe la communauté des biens, des travaux et des jouissances. Ces différents réseaux de militants, d’associations secrètes ou publiques forment le " parti communiste " (les partis désignent alors l’ensemble des courants et individus se reconnaissant dans une même vision politique du monde).

Fußnoten

[1] Kluge, Friedrich, Etymologisches Wörterbuch der deutschen Sprache, 23. erw. Auflage, Berlin; New York: de Gruyter 1999

[2] Dictionnaire Historique de la Langue Française, Alain Rey, Marianne Tomi, Tristan Hordé, Chantal Tonet, Paris: Dictionnaires Le Robert 2000

[3] zitiert nach http://www.geocities.com/lcr60/archives/Histmot.html#mot siehe auch: Alain Maillard, La communauté des Égaux. Le communisme néo-babouviste dans la France des années 1840, Paris, Kimé, coll. " Le sens de l’histoire ", 1999.